Il est commun de penser que l’imagination est propre à construire l’avenir, et par conséquent est faiseuse du réel. Pourtant, à bien y regarder, l’imagination ne serait-elle pas là pour nous consoler du réel ? Ce réel que l’on ne cesse de rater, d’ignorer activement, car trop absurde, vain, imprévisible, et surtout unique. Face à la violence du réel, nous trouvons dans l’imagination une interprétation de la réalité apaisante et réconfortante. De plus, toute imagination demeure une construction ad libitum puisée dans les ressources du réel.
Ainsi, l’imagination ne serait-elle pas pauvre au regard du réel qui advient ?